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Les 5 choses disparues de Presqu'île

Lyonnais, lyonnaises, voyageurs, touristes, curieux et curieuses aujourd’hui un petit article sur les choses qui ont disparus de la Presqu’île, ce quartier qui était sous l’Empire romain une presque île reliée uniquement par 2 ponts !


Voilà à quoi a ressemblé la ville de Lyon sous l’empire romain selon l’archéologue et architecte Jean-Claude Golvin. (©Jean-Claude Golvin)



Au programme des disparitions : une chapelle devenue préfecture, un pont, une rue entière flanquée de ses habitations, des halles et 2 allégories. Alors, ça vous dit quelque chose ? Non… les indices arrivent de ce pas !


1 - Chapelle – théâtre et préfecture


Direction la place actuelle des Jacobins. Cette place tient son nom du couvent des Jacobins, Jacobins qui s'installèrent côté sud de la place ( vers le magasin de robe de mariées). Leur couvent était constitué notamment de terres et d'une église (Notre-Dame-de-Confort). Je vous mets ci-dessous une capture d'écran Maps sur laquelle j'ai apporté quelques indications. Vous y trouverez l'emplacement de l'église de Notre-Dame-de-Confort et la délimitation des terres du couvent des Jacobins.



Au XV/XVIe, à la Renaissance, l’église, bordant le sud de la place actuelle, était le fief des grandes familles florentines, marchands-banquiers installés à Lyon, comme les Guadagni ou Gadagne... qui se font aménager de véritables chapelles à la mode italienne. Pour l’anecdote, vous connaissez certainement « riche comme Crésus » mais à Lyon on disait « Riche comme Gadagne »… ça nous donne une petite idée de la fortune de cette famille. Voici d’ailleurs 2 photos de l’arche d’entrée de la chapelle des Gadagne qui a été démantelé et réassemblé sur une façade d’un immeuble vers le métro FOCH.




A la Révolution Française, l’Ordre des Jacobins est dissout, les bâtiments abandonnés et les chapelles et tombeaux des grandes familles disparaissent. La place devient « Place de la Fraternité »

L'église est détruite en 1822, le couvent rasé en 1859. En 1816, de nouveaux édifices seront construits pour la préfecture. Sur la photographie vous pouvez voir les bâtiments de la Préfecture à l'emplacement du couvent des Jacobins et de son église.




A partir de 1818, la place est remaniée jusqu'à sa forme actuelle, à peu près carrée.

De 1834 à 1840, le milieu de la place Confort fut occupé par un théâtre provisoire que le sieur Leconte, directeur, avait été autorisé à faire construire en 1833. Ce théâtre provisoire qui résista à l'inondation de 1840, fut détruit par un incendie, le 11 décembre 1840.

Quant aux édifices construits pour la préfectures, ils sont détruis en 1860.



2 - Le pont du change


Mettez-vous au niveau du numéro 1 rue mercière, l’église Saint-Nizier dans votre dos et la Saône / ou Fourvière devant vous. Le Pont du Change était à ce niveau ! C’était un des 1ers ponts qui traversa la Saône.

Les sources historiques remontent au XIe siècle (1020) mais il y avait avant un pont flottant datant de l'époque romaine.

On peut dire que le pont du Change est le premier pont permanent de la cité, il traversait la Saône en reliant le quartier épiscopal et le bourg commerçant. Pendant huit siècles, dans un tissu urbain fort dense enserré entre fleuves et collines, il sera un point de passage obligé et un des principaux centres de vie de la cité. Il a été remplacé en 1846 par un pont plus conforme aux besoins de la ville en pleine mutation, pont qui sera à son tour démoli en 1976.


Pour l’anecdote : à cet endroit vous avez un haut-fond de roches qui barrent la rivière. Drôle d’emplacement pour W un pont !! Bref, ce haut-fond créé un rapide appelé « rapide de la Mort qui Trompe », rendant la passe périlleuse. Et petit plus : lorsque les eaux sont basses, les roches deviennent apparentes et la navigation est impossible. Finalement, les eaux de la Saône ont eu raison de ce pont puisqu’en 1840 une crue l’a détruit. Je vous mets plusieurs supports visuels pour illustrer tout ça.








3 - La rue Impériale ou rue de la république


Ici nous tricherons un petit peu car nous parlerons de la construction de la rue Impériale, actuellement appelé Rue de la République, qui a nécessité la destruction massive de tout une rue. Pour vous faire une idée de l'état des habitations détruites, imaginez les ruelles étroites, des habitations insalubres où la lumière peine à rentrer...

Au cours du Second Empire, le préfet Vaïsse entreprend des grands travaux de rénovation et perce des nouvelles rues dans le centre, dont la rue de la République achevée en 1862.

Ces grands travaux prennent bien évidemment du temps. Pendant 10 ans, près de 300 maisons sont démolies, 12 000 personnes sont relogées, 32 400 m2 habitables sont reconstruits et un réseau d’égouts flambant neuf est créé. Plusieurs immeubles sont toutefois antérieurs au percement de la rue. Le n°73 qui date de la première moitié du XVIIIe siècle, le n°71 du début du XIXe siècle.




Petite pensée pour les hygiénistes !

Ces grands travaux de restructuration urbaine et d’assainissement sont un triomphe pour l’hygiénisme. L’hygiénisme est un courant de pensée apparu au milieu du XIXe et lié aux travaux de Pasteur. D’après les hygiénistes il y aurait un lien direct entre l’environnement d’une personne et son état de santé, quelques soit son appartenance sociale, d’où l’importance d’avoir des habitations et rues où lumière et air peuvent circuler !


4 - Les halles


Toujours au cours du second Empire, le préfet Vaïsse entreprend des grands travaux de rénovation. En plus de percer des nouvelles rues dans le centre, comme la rue Impériale (actuellement rue de la République), on réaménage aussi la Place des Cordeliers, avec au milieu du XIXe la construction d’un vaste marché couvert.

Il sera détruit en 1970 sous l’ordre du maire Louis Pradel. Mais pas de panique, Lyon ne reste pas dépourvu d’un temple de la gastronomie bien longtemps ! Des nouvelles halles sont construites dans le quartier Part-Dieu et deviennent les “halles de Bocuse” Je vous mets des supports visuels qui illustreront cette évolution architecturale !





Le parking des Cordeliers remplace ainsi les anciennes halles du XIXe, tandis que le bâtiment du Grand Bazar situé en face est détruit et remplacé par un bâtiment en verre fumé qui abrite aujourd’hui l’enseigne Monoprix. Je mets quelques clichés pour illustrer mes propos.




(dernière photo / Crédit photo : Thomas Crémoux)


5 - Les allégories du Rhône et de la Saône

Ces 2 allégories sont réalisées par en 1714 par les frères lyonnais Guillaume et Nicolas Coustou. Ce sont les rares vestiges de la sculpture monumentale française du 18e siècle. Elles ont échappé à la destruction lors de la Révolution française et ont été mises à l'abri à l'hôtel de ville durant près de 165 ans. Elles sont réinstallées sur le place Bellecour aux pieds de la statue de Louis XIV en 1957. Vous ne les voyez pas aujourd’hui et c’est normal ! A cause de dégradation trop importantes, elles ont été enlevées de manière définitive en mai 2021 pour être restaurées au Musée des Beaux-Arts ! La restauration à débuter en juin 2021 pour un coût de 90.000 euros et s’achèvera à l’automne 2021. Vous pourrez alors les voir de manière permanente, bien à l’abris dans le musée.



(dernière photo :Crédit photo Le Progrès)



VOUS EN SOUVENEZ-VOUS ?

  1. Destruction de la chapelle de N.D de Confort en 1822 + du mini théâtre en 1840 + des bâtiments de la Préfecture en 1860

  2. Destruction du pont du Change en 1840

  3. Destruction d'immeubles et rue pour la Rue Impériale en 1852

  4. Destruction des Halles en 1970

  5. Déménagement définitif des allégories en 2021


Pour plus d'expérience visitez les rues de la Presqu'île via nos audioguides sur la Presqu'île :

  • Visites Incontournables > La Presqu'île - durée 1h30


  • Mini-visites sur le Pouce >La Presqu'île sous le Second Empire - 5.45 min






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